dimanche 24 août 2008

Desperate woman

D'habitude, je suis ce qu'on appelle une fille bien. Avec pleins de beaux principes comme on en voit partout: ne fume pas, ne boit pas, ne te drogues pas, ne couches pas avec n'importe qui et même si tu le fais, n'oublies pas le préservatif. On n'est jamais trop prudent de nos jours.

Oui mais parfois, l'autre moi se dévoile. En ne partant de presque rien. Un sourire sournois. Un réveil raté. Et la colère est là. L'envie de tout foutre en l'air à défaut se foutre soi-même en l'air. Tout s'enchaine alors. La violence est gratuite, elle est censée faire bouger les choses, déclencher les événements. Sauf que dans ces moments-là, il n'y a pas de but, je ne vais nulle part. C'est comme une révolution sans les Droits de l'Homme à la clef: on massacre tout le monde pour... rien. Pas de faux idéaux, juste ce besoin profond de détruire.
C'est le début de l'apocalypse: je passe la journée à incendié ceux qui m'apprécient et paradoxalement, je suis clémente avec ceux que je connais peu puisqu'ils n'existent pas dans mon monde, ils ne sont à la base d'aucune frustration. Rien de constructif, j'ai envie de jouer les stars de rock qui casse leur guitare sur scène mais je ne suis pas une star de rock, je n'ai pas de guitare et je ne suis pas sur scène, j'en joue juste une de ma vie. Le regard de ceux accusateurs parce qu'"elle abuse", le regard de ceux qui culpabilisent parce que "c'est surement de ma faute", le regard des autres qui pensent que je suis folle à lier et l'autre moi qui me chuchote à l'oreille que j'y suis presque, que c'est pour bientôt, qu'il faut juste encore un peu de cette violence. A ce stade, plus personne ne me parle plus, tout le monde a compris que j'étais "dans mes mauvais jours". Je suis seule dans mon bureau à écouter de la musique pour adolescents qui se veulent rebelles et je fredonne avec Marilyn Manson "it's a long hard road out of hell". J'ouvre une nouvelle bouteille et je bois, à l'image des policiers virils de séries policières. Sauf que je suis seule et que je suis folle.

C'est là qu'il entre en scène. Lui, celui qui me place sur un piédestal, celui qui pense que je suis parfaite et que rien de mal ne peut venir de moi. Celui qui croit me connaitre parce qu'il sait tout ce qui peut me toucher mais qui ne connait pas encore cet autre moi. "Baise-moi". Il me regarde, étonné. Je m'approche de lui dans une démarche dangereusement séductrice. Il ne se fait pas prier. On ne fait plus l'amour, ses mains ne me disent plus qu'elles m'aiment, je ne deviens que son objet de plaisir, un vulgaire corps pour son plaisir. C'est exactement ça, il me baise. Je ne le caresse pas, je m'agrippe à lui, je le griffe, je le mord et viens enfin l'orgasme.

Et rien. Le silence, le vide. La torpeur s'installe, accompagné du désespoir de n'être rien. Et son regard qui a changé. Il ne me regarde plus d'ailleurs: je ne suis plus qu'une pute.

It's a game

Un petit pari avec moi-même; écrire et poster un texte par jour. Il peut s'agir d'une histoire, d'une scène ou même d'un endroit que je m'amuse à decrire. Selon mon humeur, mais jamais rien d'autobiographique, juste de la fiction.

Et qui sait, vous finirez peut-être par apprécier certains d'entre eux.

Bonne lecture.